Un environnement propice aux profit warning

Alors que la volatilité monte en flèche, Errol Francis (gérant de fonds, UK All Cap) examine les pressions exercées sur les marchés, alors que les commentaires sur les perspectives économiques deviennent de plus en plus baissiers et que le marché réagit sans discernement.

La volatilité des marchés boursiers a été extrême au cours des derniers jours. Il est clair que la Réserve Fédérale américaine (Fed) est en retard dans la lutte contre l’inflation car elle a laissé l’économie croître trop rapidement, il y a actuellement plus de 3 millions d’emplois vacants, elle estime donc qu’elle doit agir de manière agressive pour relever les taux d’intérêt. Simultanément, la Fed prévient que « de nouvelles surprises défavorables en matière d’inflation et de taux d’intérêt, en particulier si elles s’accompagnent d’une baisse de l’activité économique, pourraient avoir un impact négatif sur le système financier ».

 

La hausse des taux d’intérêt réels a mis la pression sur les valeurs de croissance, tandis que les valeurs cycliques ont été touchées par les perspectives négatives de la croissance économique, alors que les spéculations s’accumulent sur le fait que l’économie américaine pourrait entrer en récession. Cette situation s’ajoute à la guerre en cours en Ukraine, qui ne montre malheureusement aucun signe de résolution à court terme, et à la Chine qui subit une série de confinements en raison d’une augmentation de Covid.

 

Au Royaume-Uni, le marché a mieux résisté que de nombreux autres marchés développés depuis le début de l’année grâce à l’exposition relativement élevée aux valeurs pétrolières et minières. Néanmoins, je qualifierais cet environnement de « propice aux profit warning », car il existe de nombreuses sources potentielles d’avertissements sur les bénéfices, une grande incertitude sur le plan macroéconomique et des entreprises qui doivent faire face à un environnement opérationnel très difficile.

 

Mais l’inflation élevée, la hausse des taux et le ralentissement de l’économie n’auraient-ils pas déjà dû être pris en compte par le marché ? Après tout, ces problèmes ne se sont pas matérialisés du jour au lendemain. Dans le contexte britannique, je pense que l’un des éléments qui a pris le marché par surprise a été la franchise de la Banque d’Angleterre, son gouverneur Andrew Bailey ayant déclaré qu’il s’attendait à un « très fort ralentissement » qui entraînerait des « difficultés » pour la population. Ces commentaires étaient relativement accommodants en ce qui concerne la politique monétaire (la Banque d’Angleterre ne commence pas à vendre les obligations qu’elle a achetées dans le cadre de l’assouplissement quantitatif, par exemple), mais particulièrement pessimistes pour l’économie.

 

Cela dit, à mon avis, les valorisations des valeurs domestiques britanniques commencent à être plus intéressantes, tant l’ampleur des mauvaises nouvelles se reflète désormais dans le cours des actions. Je me considère comme un investisseur libre de tout style, heureux de détenir à la fois des actions de croissance et value, j’ai récemment vendu mon exposition aux matières premières et je reste attentif à d’éventuelles opportunités de réinvestir dans des actions value parmi les biens de consommation cycliques à des niveaux réduits. Le fait que le marché a traité les valeurs de croissance et value de manière égale a créé ce genre d’opportunités, à mon avis.

Challenging times for credit markets

Luca Evangelisti, gérant de fonds et responsable de la recherche sur le crédit, discute des perspectives des marchés du crédit alors que les banques centrales relèvent leurs taux et que l’inflation est élevée.

C’est une période très difficile pour les marchés du crédit. Les forces inflationnistes font pression sur les banques centrales pour qu’elles relèvent les taux d’intérêt. Depuis le début de l’année, les banques centrales du monde entier ont procédé à 85 hausses de taux d’intérêt (augmentations de 25 points de base). Si l’on regarde les prix des obligations sur l’ensemble de l’année, on s’attend à beaucoup plus.

 

Nous sommes aujourd’hui à un carrefour entre la pression de la part des banques centrales à mener leur politique et le risque qu’une activité excessive de leur part puisse créer une récession. Sur les marchés des obligations d’état, aux États-Unis en particulier, ce risque s’est déjà matérialisé dans les valorisations.

 

Le marché des obligations « Investment Grade » aux États-Unis a également enregistré une sous-performance. Habituellement, lorsque nous nous dirigeons vers une forte récession, les obligations High Yield en pâtissent davantage, mais cela n’a pas été le cas jusqu’à présent, les obligations « Investment Grade » américaines ayant baissé d’environ -12 %, contre -7,7 % pour les obligations High Yield. Par conséquent, nous pourrions voir encore plus de divergence dans l’écart entre le marché américain de l’Investment Grade et celui du High Yield, mais cela dépend beaucoup des perspectives de récession. Il y a également des différences entre les différents secteurs ; par exemple, le risque de récession a déjà été largement pris en compte dans le prix des obligations financières subordonnées, avec des rendements de contingent convertible, ou « Cocos », de certaines banques européennes affichant un bilan solide atteignant 7 à 8%.

 

Les mesures de soutien à l’économie sont supprimées et les données relatives à l’inflation font pression sur les banques centrales pour qu’elles relèvent les taux d’intérêt de manière agressive. Toutefois, elles devront veiller à ne pas nuire à la reprise, qui est encore incomplète, notamment en Europe.

« The value of active minds » – la pensée indépendante :  

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