L’économie indienne se développe rapidement alors que le reste du monde ralentit. De nombreux facteurs positifs, tels qu’une forte démographie, des coûts de main-d’œuvre compétitifs, un niveau d’endettement relativement faible par rapport à d’autres pays et un environnement de plus en plus favorable aux affaires, sont d’importants moteurs à long terme pour la croissance de l’Inde.

 

Le Premier ministre Narendra Modi, qui est à nouveau aux commandes après des élections générales qui ont duré six semaines, a terminé les 100 premiers jours de son troisième mandat. Cela a permis d’assurer la continuité des politiques, Modi adoptant une approche pragmatique pour travailler avec ses alliés de la coalition. Le budget fédéral, qui a été présenté après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, montre que ce dernier s’efforce de poursuivre l’assainissement des finances publiques.

Les prévisions de croissance du PIB réel pour les trois prochaines années semblent impressionnantes

Source: FMI juillet 2024

L’inflation indienne est tombée à 3,5 % en juin, son niveau le plus bas depuis cinq ans. Dans ce contexte, l’inflation de base (excluant les denrées alimentaires, les carburants et le tabac) est désormais tombée en dessous du point médian de la fourchette de 2 % à 6 % de la Reserve Bank of India (RBI). La persistance d’une inflation alimentaire élevée a été le principal obstacle à la réduction des taux d’intérêt par la RBI jusqu’à présent, mais une saison de mousson normale a considérablement réduit cette pression. Dans un contexte où les banques centrales mondiales réduisent progressivement leurs taux d’intérêt, les attentes de réductions de taux de la part de la RBI commencent à se renforcer.

 

La situation extérieure est également robuste ; l’Inde dispose de réserves de change considérables. La dette extérieure ne représente désormais qu’un cinquième du PIB de l’Inde, et le déficit du compte courant est entièrement financé par des flux d’investissements directs étrangers à long terme. La forte baisse des prix du pétrole, due au ralentissement des principales économies, devrait contribuer à contenir les pressions inflationnistes et à limiter le déficit du compte courant, même si les exportations souffrent de la baisse de la demande mondiale. L’Inde importe environ 80 % de son pétrole.

Réformes fiscales

Selon les estimations, le déficit budgétaire devrait se réduire à 4,9 % du PIB pour l’année en cours, contre 5,6 % l’année précédente. Cette évolution est due à l’importance des recettes fiscales, qui devraient atteindre environ 12 % du PIB pour l’année en cours, contre 10 % dix ans plus tôt. Cette évolution a été favorisée par la mise en œuvre de la taxe sur les biens et services, qui a permis de réduire les multiples niveaux d’imposition et l’évasion fiscale qui en découle. La réforme fiscale a entraîné une formalisation croissante de l’économie indienne, faisant entrer des centaines de millions de personnes dans l’économie sans numéraire et augmentant de manière significative les recettes fiscales de l’État.

 

Selon un rapport de Morgan Stanley, l’Inde devrait devenir la troisième plus grande économie d’ici 2031. La création d’une infrastructure numérique de classe mondiale, les initiatives politiques axées sur la fabrication et la transition énergétique, la forte demande des consommateurs ainsi que les capacités de délocalisation sont les principaux moteurs de l’économie.

Une économie tirée par le marché intérieur

Au cours de l’exercice financier se terminant en mars 2024, le PIB de
 l’Inde a augmenté de 8,2 %, dépassant largement les attentes. La RBI prévoit une croissance de 7,2 % pour l’année fiscale en cours, ce qui contribuera à consolider la place de l’Inde en tant qu’économie majeure à la croissance la plus rapide.  Les prévisions consensuelles pour les deux prochaines années se situent entre 6 % et 7 %. La plupart du temps, les chiffres publiés ont eu tendance à dépasser les attentes initiales au cours des dernières années.

 

Pays le plus peuplé du monde, l’Inde dispose d’une main-d’œuvre nombreuse qui s’urbanise rapidement et enregistre des gains de productivité significatifs, ce qui fait grossir les rangs de la classe moyenne indienne. Nous pensons que ces changements démographiques rapides et l’amélioration de la richesse des ménages continueront à stimuler l’économie nationale de l’Inde jusqu’à la fin du 21e siècle.

Que signifie le contexte économique pour les actions et comment les investisseurs réagissent-ils aux perspectives de croissance optimistes ? Les investisseurs locaux investissent des sommes record sur le marché indien des actions, principalement par l’intermédiaire de fonds communs de placement et de produits d’investissement à long terme. Le marché indien des actions, le quatrième en termes de capitalisation boursière, est de plus en plus alimenté par ces investisseurs nationaux. Cette évolution structurelle de la demande d’actions pourrait potentiellement réduire la volatilité du marché.

L’étendue du marché boursier indien, avec plus de 4 800 sociétés cotées, offre un riche terrain de chasse pour les investissements. Près de 600 d’entre elles ont une capitalisation boursière supérieure à un milliard de dollars. Les actions ayant atteint de nouveaux sommets au cours des derniers mois, les valorisations de certains segments du marché peuvent sembler exagérées. Nous suivons une approche cohérente et patiente de « croissance à un prix raisonnable » en nous efforçant d’identifier les entreprises qui pourraient potentiellement générer des rendements plus élevés à des valorisations inférieures à celles de leurs pairs. Nous pensons que cette combinaison devrait continuer à nous porter chance dans les mois à venir.

The value of active minds: independent thinking